L'art du funambule
- (...) En vérité, le poète, le vrai poète, possède l'art du funambule. Ecrire, c'est avancer mot à mot sur un fil de
beauté, le fil d'un poème, d'une oeuvre, d'une histoire couchée sur un papier de soie. Ecrire, c'est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n'est pas de
s'élever du sol et de tenir en équilibre, aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n'est pas non plus d'aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée de vertiges
aussi furtifs que la chute d'une virgule, ou que l'obstacle d'un point. Non, le plus difficile, pour le poète, c'est de rester continuellement sur ce fil qu'est l'écriture, de vivre chaque heure
de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu'un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, c'est de devenir un funambule du verbe.
Yuko remercia le maitre de lui enseigner l'art d'une façon si subtile, si belle.
Soseki se contenta de sourire. Puis il dit :
-Nous partirons demain retrouver Neige.
Extrait de Neige, Maxence Fermine
Yuko remercia le maitre de lui enseigner l'art d'une façon si subtile, si belle.
Soseki se contenta de sourire. Puis il dit :
-Nous partirons demain retrouver Neige.
Extrait de Neige, Maxence Fermine
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